14.09.2024
L’Allemagne devrait écouter Mario Draghi : Leçons pour la compétitivité européenne
L’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a récemment publié un rapport sur la compétitivité européenne, adressant des signaux d’alarme, en particulier à l’Allemagne. Ce rapport met en lumière les défis économiques auxquels l’Europe fait face, notamment la stagnation de la productivité, un retard dans l’innovation numérique, et une population vieillissante. Ces facteurs, combinés aux transitions numériques et vertes, risquent de compromettre le modèle économique européen.
La fin de l’exception allemande
L’époque où l’Allemagne pouvait ignorer les mauvaises nouvelles économiques des autres pays européens est révolue. Le leader industriel incontesté de l’Europe est désormais en difficulté, avec des infrastructures vieillissantes et des secteurs clés sous pression. Certains observateurs parlent même de l’Allemagne comme d’un « État défaillant » en raison de ses problèmes structurels : retards ferroviaires, pénuries de main-d’œuvre, et défis éducatifs.
La nécessité d’une politique industrielle cohérente
Le rapport de Draghi appelle à une politique industrielle européenne forte. Cependant, à Berlin, cette question n’a pas été pleinement abordée. Les dirigeants allemands, comme Christian Lindner ou Friedrich Merz, ont rejeté le rapport en raison de ses propositions d’augmenter la dette européenne. Pourtant, l’économie allemande, très intégrée au marché unique européen, ne peut ignorer les enjeux communs.
L’économie allemande au cœur du marché unique
Avec plus de la moitié de ses exportations destinées aux pays de l’UE, l’Allemagne bénéficie des régulations harmonisées du marché unique, facilitant le commerce et réduisant les risques de fluctuations monétaires grâce à la stabilité de l’euro. Cependant, la dépendance de l’Allemagne à ses industries traditionnelles la rend vulnérable, notamment face aux défis de la transformation numérique.
Les investissements nécessaires pour 2030
La Fédération des industries allemandes (BDI) estime que l’Allemagne doit investir 1 400 milliards d’euros d’ici 2030 pour renforcer sa base industrielle. Des secteurs comme l’automobile, la chimie et les infrastructures critiques (transport, réseaux numériques) sont particulièrement à risque. Sans réforme, l’Allemagne pourrait connaître une désindustrialisation accélérée.
La voie à suivre pour l’Allemagne et l’Europe
L’Allemagne, ainsi que d’autres pays européens, doivent réorienter leur stratégie industrielle pour relever les défis à venir. Une nouvelle stratégie pourrait permettre à l’Europe de maîtriser les transitions numérique et verte. Le rapport de Draghi propose une feuille de route claire pour l’avenir de l’industrie européenne. Cependant, cela nécessitera de la part de l’Allemagne une vision et une collaboration renforcée avec ses voisins.
Conclusion
Le rapport de Mario Draghi est un signal d’alarme pour l’Allemagne. L’avenir de l’économie européenne, et de l’Allemagne en particulier, repose sur une capacité à adapter ses stratégies industrielles et à investir massivement dans les secteurs critiques. Le moment est venu pour l’Allemagne de saisir cette opportunité et de renforcer sa coopération avec le reste de l’Europe pour maintenir sa position de leader économique.