L’économie mondiale est en perpétuelle évolution, et les mouvements des investisseurs sur les marchés reflètent souvent les craintes et les espoirs du moment. Récemment, les inquiétudes concernant une possible récession ont conduit à un retour massif des investisseurs vers les obligations, un refuge traditionnel en période d’incertitude.

Retour des investisseurs vers les obligations

Depuis début juillet, plus de 66 milliards de dollars ont été réinjectés dans les fonds obligataires. Ce flux massif de capitaux vers les obligations montre que les investisseurs cherchent à se protéger contre une éventuelle récession. Les bons du Trésor américain et d’autres dettes de haute qualité ont enregistré une forte hausse lors de la chute des actions de la semaine dernière, tirant les rendements à leur plus bas niveau en plus d’un an.

L’attrait des obligations en période d’incertitude

Bien que les mouvements les plus marqués aient été en partie corrigés par la suite, les gestionnaires de fonds soulignent que ces événements démontrent l’attrait des obligations dans un contexte de ralentissement de la croissance, de baisse de l’inflation, et d’attentes de multiples baisses de taux d’intérêt de la part de la Réserve fédérale (Fed) d’ici la fin de l’année.

En août, les investisseurs ont injecté 8,9 milliards de dollars dans des fonds d’obligations d’État et d’entreprises américaines, venant renforcer les flux de 57,4 milliards de dollars en juillet, marquant ainsi le plus haut niveau mensuel depuis janvier et le deuxième plus important depuis la mi-2021. Les obligations d’entreprise de haute qualité ont bénéficié de dix semaines consécutives de flux positifs, la plus longue séquence de ce genre en quatre ans.

Prévisions pour les obligations

Un indice Bloomberg, qui suit à la fois les obligations d’État américaines et les obligations d’entreprises de haute qualité, a progressé de 2 % depuis la fin juillet, contrastant avec une perte de 6 % pour le S&P 500. Le gain le plus significatif pour les obligations a été enregistré le jour de la publication du rapport sur l’emploi, lorsque les marchés boursiers ont fortement chuté.

Les attentes de baisses de taux par la Fed ont évolué de manière spectaculaire depuis la publication du rapport sur l’emploi aux États-Unis début août. Celui-ci a révélé une hausse inattendue du taux de chômage à 4,3 % en juillet, contre 4,1 % en juin, et une création d’emplois bien inférieure aux prévisions.

Les traders du marché à terme anticipent désormais une baisse des taux d’intérêt de plus d’un point de pourcentage d’ici la fin de l’année, impliquant au moins une réduction supplémentaire d’un demi-point lors des trois dernières réunions de la Fed en 2024. Avant le rapport sur l’emploi d’août, les prévisions tablaient sur trois baisses d’un quart de point chacune.

Conclusion

Face à ces perspectives économiques incertaines, les obligations se sont imposées comme une valeur refuge, attirant de plus en plus de capitaux. Toutefois, les investisseurs devront rester vigilants, car les décisions futures de la Fed et les évolutions économiques mondiales continueront de façonner les marchés financiers dans les mois à venir.