Les banques européennes et les gestionnaires de fonds ont officiellement demandé à l’Union européenne de s’engager à réduire les délais de règlement des transactions boursières et obligataires, en les faisant passer de deux jours à un jour. Ce changement permettrait de réduire les risques et d’améliorer la liquidité des marchés financiers, alors que les États-Unis, le Canada, l’Inde et le Mexique ont déjà adopté cette transition.

Concrètement, passer de 2 jours à 1 jour, qu’est-ce que ça change ?

Cette réduction des délais permettrait de minimiser les risques associés aux transactions, car moins de temps serait nécessaire pour compléter le processus de règlement. Cela réduirait la période durant laquelle des défaillances ou des problèmes de liquidité pourraient survenir et améliorerait la liquidité des marchés, car les fonds circuleraient plus rapidement entre les parties impliquées dans les transactions.

Une étape clé vers la modernisation des marchés :

Un groupe de travail représentant 18 groupes de lobbying a exhorté Bruxelles à définir un calendrier pour cette réforme cruciale, soulignant l’importance d’aligner les pratiques européennes sur celles du Royaume-Uni, qui envisage de réduire ses délais d’ici 2027. Actuellement, 70 % des acteurs du marché interrogés lors d’une consultation cette année ont soutenu ce changement.

Harmoniser les pratiques avec le Royaume-Uni !

L’harmonisation avec le Royaume-Uni pose cependant des défis. Si la Grande-Bretagne et la Suisse venaient à avancer plus rapidement que l’UE, cela pourrait créer des complications pour les transactions transfrontalières. L’AFME (Association for Financial Markets in Europe) insiste sur la nécessité d’une coordination à l’échelle de l’UE pour éviter des désalignements qui pourraient compliquer les échanges.

Enjeux supplémentaires pour l’UE

Contrairement aux autres pays, la transition vers un règlement en un jour dans l’UE est plus complexe en raison de la fragmentation des marchés de capitaux européens. Les défis sont notamment visibles dans les processus de compensation, où certains marchés, comme l’Espagne, pourraient nécessiter des ajustements spécifiques pour s’adapter aux nouvelles règles.

Mais pourquoi ?

Cette fragmentation signifie que chaque pays a ses propres systèmes de marché, infrastructures financières et règles nationales. Cela complique l’harmonisation d’une réforme globale comme la réduction des délais de règlement. Les défis principaux résident dans les processus de compensation, où les infrastructures de certains marchés, comme l’Espagne, ne sont pas encore entièrement adaptées pour un règlement en un jour. Cela nécessiterait des ajustements spécifiques, par exemple dans les systèmes informatiques des banques et des chambres de compensation, afin de garantir que les transactions soient réglées en un jour. En outre, certains pays pourraient avoir besoin de moderniser leur infrastructure pour suivre la cadence, ce qui pourrait entraîner des retards dans la mise en œuvre de cette réforme au niveau de l’UE dans son ensemble.

Conclusion

Réduire les délais de règlement est une priorité pour améliorer la fluidité des marchés financiers en Europe. Cependant, cette réforme nécessite une collaboration étroite entre les différents acteurs et une planification rigoureuse pour s’aligner sur les autres marchés mondiaux, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont déjà franchi des étapes clés. La balle est désormais dans le camp de l’UE pour prendre des décisions formelles et engager les réformes nécessaires.